Partir, en ne conservant sur les lèvres que ce baiser, donné dans mon sommeil... Souvenir de la douceur d'un réveil, à ses côtés. Je pourrais vite tomber dans les mauvais clichés aux coeurs de guimauve. Mais nous, on vaut encore moins que ça...
Le coeur est un organe qui pompe du sang. Pas des sentiments.
On agit comme des bêtes. A la douceur succède la violence de nos étreintes. Etreintes plus perverses que sentimentales. Partir, encore aveuglée par sa peau blanche sous la lumière violente. Partir, pleine de lui.
Les couleurs se mélangent et m'agressent. On ne se tient pas la main. On n'a pas de rêves, submergés de fumée âcre et d'égoïsme. Au cafés noirs serrés de la semaine succède le liquide ambre et douçâtre qui réchauffe le corps... Notre connaissance se limite à ça : le corps de l'autre...
Imaginer les sons, les odeurs, ses mains sur mon corps, les miennes sur le sien... Imaginer encore, alors que l'existence semble vide... Acceptation du sale, le rechercher. Si c'est cela l'amour, ça n'a rien à voir avec un baiser réveillant une princesse après cent ans.
La douceur semble forcée. Paradoxe de pré-maturité. Désirer de toute son âme.
Il paraît que la technologie fait des miracles.
Ne pas choisir entre mon corps et mon âme, me les arracher tous deux. Sur fond de musique romantique. Ou reggea. Ou disco, ça dépend des fois... Ca dépend de lui.