Il paraît qu'on est vivant. Il paraît qu'il faut faire. Alors on dit qu'on vit, alors on dit qu'on fait. On croit qu'on fait tout seul. Oui, on y croit. Et pendant qu'on fait le temps nous vole. Notre jeunesse, notre amour. Notre joie. Nos idéaux. Serait-ce ce temps, ces années qui passent qui tiendraient les ficelles...
Le temps nous vole la vie.
On crèvera tous dans un océan de regrets, la plupart liés à lui... Une preuve de plus que tout a une fin. Restons conscients, restons fous.
Je ne voulais pas que ma vie soit réglée d'avance ou décidée par d'autres. Si à six heures du matin j'avais envie de faire l'amour, je voulais prendre le temps de le faire sans regarder ma montre. Je voulais vivre sans heure, considérant que la première contrainte de l'homme a vu le jour à l'instant où il s'est mis à calculer le temps. Toutes les phrases usuelles de la vie courante me résonnaient dans la tête... Pas le temps de... ! Arriver à temps... ! Gagner du temps... ! Perdre son temps... ! Moi, je voulais "avoir le temps de vivre" et la seule façon d'y arriver était de ne pas en être l'esclave. Je savais l'irrationalisme de ma théorie, qui était inapplicable pour fonder une société. Mais qu'était-elle, cette société, avec ses beaux principes et ses lois?
Jacques Mesrine, in L'Instinct de mort.
On frappe trop souvent, plutôt que de viser le but. Oui, je le sais, je l'ai fait aussi... De toute façon, je ne sais pas viser.